L’herbier est un outil précieux pour les botanistes, les écologistes et les chercheurs intéressés par la diversité végétale et l’évolution des plantes. Concevoir son herbier est une activité enrichissante et accessible à tous les passionnés de botanique quelque soit l’âge du botaniste.

L’herbier est non seulement un outil d’étude scientifique, mais aussi une fenêtre sur le monde fascinant des plantes. En documentant la diversité végétale et en étudiant les relations évolutives entre les espèces, les herbiers permettent aux chercheurs de mieux comprendre l’environnement qui nous entoure. De plus, en conservant des échantillons de plantes séchées, les scientifiques peuvent identifier les espèces menacées. Ils peuvent élaborer des stratégies de conservation pour les protéger.

Sur les chemins

Pour commencer à concevoir son herbier, il est essentiel d’avoir un équipement de base. Prenez avec vous un cartable de récolte, des chemises en carton, des guides d’identification et un carnet de notes. Lors de la collecte des spécimens, il est important de choisir des plantes représentatives de leur environnement. Pensez à noter des détails sur l’habitat et le sol. Il est recommandé de préserver des parties variées de la plante pour une documentation complète.

  1. Moment de la récolte : Il est préférable de récolter les plantes par temps sec. Cela facilite le processus de séchage ultérieur. Pour certaines espèces, il peut être nécessaire d’échelonner l’échantillonnage afin d’obtenir des spécimens représentatifs des différents stades végétatifs.
  2. Choix des spécimens : Il est recommandé de choisir des plantes matures d’apparence typique au sein de la population pour garantir la représentativité des échantillons. Récoltez des spécimens entiers, comprenant les organes souterrains, les tiges, les feuilles, les fleurs et les fruits.
  3. Récolte multiple : Il est préférable de recueillir plus d’un spécimen pour chaque récolte. En fait, cela permet de disposer de plusieurs échantillons pour les manipulations sous la loupe lors de l’identification, ainsi que pour effectuer des coupes ou des dissections si nécessaire. Cette pratique offre également la possibilité de faire un choix optimal au moment du montage dans l’herbier.
  4. Récolte des différentes structures : Il est important de cueillir les différentes structures d’une plante sur un même sujet. Les fleurs et les fruits sont souvent nécessaires pour l’identification des espèces. Veillez à récolter d’abord les fleurs, puis les fruits sur la même plante. On peut couper en deux ou sécher séparément certains éléments volumineux comme les fruits, les cônes ou les bulbes.
  5. Disséquer les fleurs : Avant de les presser, il est parfois utile de disséquer quelques fleurs. Cela facilite l’observation des pièces cachées. Cette pratique peut être nécessaire pour une identification précise des espèces. Il est par exemple préférable de couper des herbacées trop grandes comme l’Absinthe, l’Achillée millefeuille ou la Bardane.

De retour à la maison

Concevoir son herbier passe aussi par le séchage et le pressage des plantes sont des étapes essentielles pour la création d’un herbier de qualité. Ces processus permettent de préserver les spécimens afin qu’on puisse les étudier et les conserver à long terme sans qu’ils se détériorent. L’objectif principal du séchage et du pressage est d’éliminer toute humidité des plantes pour éviter la décomposition et le développement de moisissures.

Ensuite, il est crucial de presser les plantes dès que possible après la récolte en utilisant des matériaux absorbants comme des mouchoirs en papier ou du papier journal. Il faut changer le papier tous les jours pendant les trois premiers jours de séchage pour éliminer l’humidité. La disposition soignée des spécimens à l’intérieur du papier journal est importante pour garantir leur qualité scientifique, technique et esthétique.

Il faut étiqueter chaque spécimen de manière claire et précise pour faciliter son identification ultérieure. L’étiquette doit comporter des informations telles que le nom de la plante, la date et le lieu de la récolte, le nom du collecteur, le numéro de récolte, etc.

Le montage consiste à fixer les spécimens séchés sur des cartons de qualité pour les manipuler et les entreposer sans les endommager. Les plantes sont fixées avec de petites bandes de ruban entoilé et gommé pour assurer leur maintien sans les endommager. Il est important d’éviter de coller les fleurs, les fruits et le sommet des feuilles. Pour finir, il est crucial de ne jamais utiliser de ruban autocollant type « Scotch » pour fixer les échantillons.